Une assistante efficace, l’arme secrète des grands dirigeants

Christine HaracheManager Offre et Expertise assistanat et assistanat de direction Cegos

« Pourquoi iriez-vous donner de gros salaires à vos managers, pour leur demander ensuite de faire eux-mêmes leurs réservations d’hôtel ? »

Voici, résumée en une formule choc, la thèse de l’Américaine Melba J.Duncan, dans un article paru récemment dans la très intéressante revue Harvard Business Review.

En tant que formatrice, j’ai souvent entendu mes stagiaires  exprimer la même idée : « Nos managers sont bien cher payés pour faire des réservations. » Avec raison, d’ailleurs, car on sait que l’allongement de la journée des cadres est dû en partie à la prise en charge de tâches administratives.

Convaincue moi-même de l’utilité de la fonction assistanat pour l’entreprise, je n’ai qu’apprécier l’argumentation méthodique voire chiffrée de l’auteur qui sait visiblement de quoi elle parle.

Je vous propose de découvrir les arguments de Melba J.Duncan dans son plaidoyer pour le métier d’assistante. Je suis sûre que vous allez vous y reconnaitre.

 

 Le développement parallèle de l’autonomie croissante des managers du fait des technologies et de la chasse aux coûts a entrainé la réduction du nombre des assistantes. Selon l’auteur, la plupart des entreprises sont allées trop loin dans cette réduction. Elles devraient revenir en arrière en apportant à nouveau à leurs managers l’aide d’assistantes professionnelles.

Ça fait plaisir quelque part de constater que la première puissance mondiale ait pu faire les mêmes erreurs qu’un pays comme la France.

Des assistantes pour booster la productivité de l’encadrement

Aux niveaux les plus élevés de la hiérarchie, les gains de productivité procurés par une assistante peuvent être très importants. Compte tenu de leur différence de revenus, il suffit à une assistante de faire économiser à son dirigeant 5 heures par semaine pour être rentable. Or, une bonne assistante peut apporter beaucoup plus.

Cette plus value se retrouve aussi à des niveaux moins élevés. Des managers qui bénéficient des services d’une assistante boostent leur productivité.

Cela se vérifie également dans le cas de managers nouvellement embauchés à qui une assistante expérimentée peut être d’une grande aide. Elle peut jouer auprès d’eux un véritable rôle de mentor en les aidant à comprendre la culture de l’entreprise et les comportements attendus dans l’entreprise.

Ces arguments croisent de manière frappante les résultats de l’enquête CEGOS/EUMA Radioscopie des assistantes parue en avril dernier. Dans cette enquête 84% des assistantes interrogées disaient pouvoir apporter à un jeune manager « la connaissance de l'entreprise, de sa culture et de ses codes ». Si vous n’avez pas pris connaissance des résultats de cette enquête, je vous invite à lire mon billet du 21 avril titré « Des assistantes plutôt optimistes pour l’avenir du métier ».

Le visage humain de l’entreprise

L’assistante qui comprend vraiment son rôle donne un visage humain à l’entreprise.

Calmer un manager qui s’énerve, éviter une crise en reformulant un mail mal rédigé, tranquilliser un client inquiet, résoudre un problème ressources humaines…, le tout en une heure et sans déranger le patron !!! Voila avec quoi Microsoft et ses logiciels ne pourront jamais rivaliser.

Portrait flatteur et vrai ! À mon avis, c’est là que se situe la contribution la plus considérable de l’assistante à l’équipe et à son manager. Quand on instaure un climat bienveillant et serein dans une équipe, on permet à chacun d'être plus productif.

Une collaboration réussie : une responsabilité partagée

Une collaboration réussie résulte de la rencontre de deux volontés :

  • Celle du manager de déléguer une partie de sa charge de travail à son assistante,
  • Celle de l’assistante de sortir de sa zone de confort pour assumer de nouvelles responsabilités.

Une condition importante de cette réussite est que l’assistante dispose de l’autorité nécessaire vis-à-vis du reste de l’entreprise. Pour cela, le manager doit la positionner clairement comme telle. Il doit dire qu’elle est sa représentante et en capacité de prendre des décisions.

On ne saurait mieux dire !

C’est le discours que nous relayons depuis tant d’années dans nos formations : « Assistantes, osez sortir de votre zone de confort et obtenez votre manager qu’il vous valorise en interne et externe ».

Recruter la bonne assistante

À en croire l’expérience de recruteur de Melba J.Duncan, recruter la bonne assistante n’est pas si facile.

Une assistante efficace comprend les besoins inexprimés et les particularités des personnes avec qui elle travaille. Elle fait preuve d’intelligence émotionnelle, comprend à demi-mot et réagit avec pertinence.

Les sources

Melba J.Duncan dirige un cabinet américain spécialisé dans le recrutement et la formation des assistantes de direction. Elle a elle-même exercé le métier d’assistante avant de créer son cabinet. Elle est l’auteur de l’ouvrage The New Executive Assistant.

La très intéressante Harvard Busines Review est une revue mensuelle qui traite de management et de sujets d’entreprise d’une manière générale. L’article que je viens de vous résumer a été publié dans le numéro de mai 2011. Je vous incite à parcourir cette revue si vous la trouvez dans votre centre de ressources.

Ecrit par

Christine Harache

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